Dans les coulisses de Booktube Québec

Personnellement, j’aime beaucoup écouter des vidéos de Booktubeurs québécois.e.s. Bien qu’il m’arrive de publier une vidéo ici et là sur la page Facebook de la Bibliomaniaque, je suis loin d’être ce qu’on peut qualifier de Booktubeuse. J’ai donc voulu questionner mes collègues virtuels de l’écran afin de voir comment cela se passait dans leurs coulisses. Comparer un peu le travail qu’une vidéo leur demande à celui qu’un article me demande.

La fréquence de publication

Alors qu’on voit de plus en plus de publications (que ce soit sur Facebook ou Instagram) sur les algorithmes, le même phénomène s’étend su Youtube. 81,2 % des Booktubeurs ayant répondu à mon sondage affirment qu’il est important de publier du contenu de façon fréquente, au même moment chaque semaine, notamment à cause de l’algorithme de Youtube, surtout si l’on cherche à faire grossir son public. D’autres y vont plutôt pour une question d’habitude et de fidélisation des abonnés.

Pour ceux et celles qui ne misent pas sur la fréquence, c’est soit pour une question personnelle (ne pas avoir à s’imposer de limite de temps) ou parce qu’on n’en voit pas la nécessité considérant le nombre d’abonnés de Booktube au Québec.

La variété des vidéos

Considérant la taille du public intéressé aux livres sur Youtube, je me suis demandé s’il était nécessaire, selon les Booktubeurs, de publier d’autres types de vidéos pour garder ses abonnés et en avoir davantage. 7 répondant.e.s sur 11 ont répondu que cela n’était pas essentiel, entre autres parce que les gens qui s’abonnent à leur chaine le font généralement parce qu’ils ont un intérêt pour la lecture, comme le créateur.trice de la chaine.

« Je crois que cela dépend de chacun. Je savais, quand j’ai commencé ma chaîne, que le fait de parler uniquement de lecture et de le faire en français (avec un accent québécois en plus!) allait avoir pour conséquence que j’allais avoir un public réduit. Personnellement, si j’essayais de faire des vidéos sur des sujets qui ne me passionnent pas comme la lecture le fait, je crois que ça paraîtrait et que ça ne m’avancerait à rien. » Karine – La Bouquineuse

D’autres Booktubeurs qui font des vidéos différentes le font principalement pour le plaisir. MH la lectrice admet aussi que les vidéos « autres » obtiennent plus de vues que ses reviews de lecture. Au fond, lorsqu’on possède une chaine (Booktube ou autre) ou même un blogue, c’est qu’on est passionné et qu’on veut le partager!

« Je crois que c’est bien pour les abonnés car ainsi, ils vont vous connaître plus en dehors des livres, sur vos autres passions, goûts… » MaxBooking

Pourquoi commencer sa chaine?

La raison principale pour laquelle les répondant.e.s ont voulu démarrer leur chaine est qu’ils.elles avaient envie de partager leur passion avec d’autres. Comme le mentionnent MAPS et Karine, il arrive que notre entourage n’ait pas les mêmes intérêts ou soit tout simplement tanné de nous entendre parler d’un même sujet. Pourquoi alors ne pas élargir son réseau de discussion? L’esprit de communauté est d’ailleurs un des avantages à avoir sa chaine qui revient le plus souvent.

Pour MaxBooking, de la même manière que le fait le théâtre pour d’autres, démarrer sa chaine lui a permis de sortir de sa zone de confort et de travailler sur sa timidité.

Pré-tournage

Lorsque j’écris mes articles, je suis préparée, dans le sens où j’ai fait un résumé de mon appréciation sur Goodreads, j’ai noté des passages que j’ai aimés pendant ma lecture sur mon cellulaire et j’ai trouvé mon idée d’article. Pendant l’écriture, je peux effacer autant que je veux, comme je peux commencer une journée et finir une autre. Toutefois, avec le tournage de vidéo, c’est tout autre. J’ai donc demandé aux répondant.e.s à quoi ressemblait leur préparation.

Outre la lecture des romans, certain.e.s affirment écrire un script avant de tourner ou faire des recherches quelconques sur leur sujet. La partie pré-tournage la plus importante pour plusieurs revient à tout ce qui concerne le décor (se préparer, ajuster la lumière, vérifier la vie de la batterie, ajuster le micro, etc.).

La décision de parler d’un livre

Quand on écoute des vidéos, qu’on lit des articles, en tant que public, on aime savoir que la personne derrière l’écran est honnête. Personnellement, si j’ai fini un livre, que je l’ai aimé ou pas, je vais en faire un article. Est-ce le même cas sur Booktube?

Alors que certains Booktubeurs affirment parler d’un livre, qu’ils l’aient aimé ou pas, d’autres ne parleront que des livres qu’ils ont aimés ou de ceux qui, à leur avis, suscitent la discussion.

« Il faut parler des non connus qui sont incroyables. » La Boîte à BD

Booktube Québec

Chez les Booktubeurs, l’avis sur le monde Booktube au Québec est assez varié. Certain.e.s le trouvent assez actif et diversifié alors que d’autres trouvent que le monde est encore trop petit. Cela dit, la plupart s’entend pour affirmer que ce n’est pas une plateforme assez populaire, contrairement à la France par exemple.

« Nous avons une belle communauté, même si elle est petite. On lit des trucs différents et c’est cela qui est génial 🙂 » MaxBooking

« Booktube Qc est très peu actif. Il est très petit et les chaînes qui sont constantes pour un long bout sont rares. La diversité pourrait être plus grande quoique je crois qu’elle n’est pas si mal. Le public s’intéresse peu à Booktube. Ni les médias, ni les salons du livre et autres. » MAPS


Merci aux 11 Booktubeurs et Booktubeuses québécois.e.s qui ont accepté de répondre à mon sondage! En cliquant sur leur nom, vous accéderez à leur chaine, que je vous invite à consulter!

MH la lectrice

MAPS Booktube

Sister’s Book Club

Signé Daphné

Annelitterarum

La Boîte à BD

Sailor Gold

MaxBooking

Karine – La bouquineuse

Marianne Bellavance

Julien Lavoie-Leblanc

1 Comments on “Dans les coulisses de Booktube Québec”

  1. J’ai aussi remarqué que le Booktube Qc semble avoir moins percé qu’en anglais et même en France. C’est dommage je trouve, mais je crois que le phénomène s’étend au web littéraire québécois en général (même s’il y a beaucoup plus de blogueurs littéraires québécois que de booktubeurs québécois). J’ai l’impression que les maisons d’édition québécoise se sont peu adaptées aux méthodes du web social et que cela se ressent sur le web littéraire.

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