Tout comme les tortues

Marie-Christine Chartier, éditions Hurtubise, 2019, 228 pages.

Dans ce deuxième opus, les personnages de Samuel et Ariane, auxquels nous nous étions accrochés dans L’allégorie des truites arc-en-ciel sont de retour, à la suite de leur séparation. Bien que chacun ait tenté de poursuivre sa vie de son côté, sans grande surprise, leur chemin finit par se recroiser, ce qui donnera lieu à des discussions et des réflexions personnelles très touchantes. Ne pas avoir lu L’allégorie des truites arc-en-ciel ne vous empêche pas de lire ce roman!

« Moi, au contraire, j’ai beau être toute menue, j’ai souvent l’impression de peser des tonnes. Il paraît que le muscle est plus lourd que le gras, mais jamais personne ne parle du poids insensé des angoisses. » (Tout comme les tortues, p.13)

J’avais grandement apprécié les deux protagonistes dans le roman précédent de l’autrice. Deux jeunes adultes ordinaires, près de leurs sentiments et à fond dans leur relation. Une amitié qui flirte avec l’amour, qui patine avec les rapprochements en tous genres, avec la petite crainte toujours présente de se laisser aller pour de bon et de tout gâcher. Dans ce roman, on constate assez rapidement que ce laisser-aller a détruit une amitié qui, croyait-on, était immuable autant aux yeux des proches de Samuel et Ariane qu’à nos yeux, lecteurs et lectrices épris de leur relation.

De la même manière que L’allégorie des truites arc-en-ciel, Tout comme les tortues nous offre une double narration : celle de Samuel et celle d’Ariane. À ces deux voix s’ajoute toutefois celle d’Anaïs, la nouvelle flamme de notre protagoniste masculin. Encore une fois, cet ajout nous permet de constater les dégâts que peuvent parfois causer une amitié qui se change en amour – ou que peuvent causer n’importe quelle relation qui prend fin. La vision d’Anaïs nous brosse aussi un portrait différent de Samuel, qu’on voit sous l’œil d’une jeune femme externe, qui l’a rencontré dans un contexte tout aussi complexe.

Ce livre était pour moi excellent, mais surtout encore meilleur que le premier. J’ai aimé redécouvrir ces deux jeunes adultes dans un moment moins reluisant, dans une période où les questionnements fusent, où la cicatrisation semble ne jamais prendre fin. Chacun a muri, ce qui fait en sorte que le duo est encore plus fort, mais d’une manière complètement nouvelle.

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