Crève avec moi

Léa Clermont-Dion, éditions Québec Amérique, collection III, 2019, 129 pages.
Léa et Poupie sont best friends forever depuis la garderie. Elles ont passé une enfance et un début d’adolescence en pair, jusqu’à ce que, lors d’une soirée, la vie de Poupie prenne une tournure plutôt dramatique. Léa, qui s’était toujours promis qu’elle crèverait avec sa BFF, s’éloigne peu à peu pour tenter de refaire sa vie loin d’elle.
Ce que j’aime de cette collection, c’est qu’on n’a aucune certitude quant à ce qui est vrai et ce qui est fictif. Autant ai-je reconnu, mais ai-je aussi été surprise par l’autrice dans certains de ses propos et critiques insérés ici et là, qu’en ce qui a trait à son histoire avec Poupie, on ne sait jamais où se situe la limite du réel. Cela fait en sorte qu’on peut prendre plaisir à croire à cette histoire d’amitié touchante et pleine de nostalgie.
« Non, je ne peux pas vraiment comprendre. Je n’ai pas soixante ans. Je ne comprends pas la nostalgie de mon père, même si j’ai peur de crever. J’ai aussi peur que mon père crève. » (Crève avec moi, p.86)

Source : Giphy
D’ailleurs, dans le premier acte du roman, j’ai retrouvé de nombreuses références à la culture qui a aussi bercé mon adolescence. Je me suis revue aller dans les discos à la maison des jeunes de mon quartier, écouter Aqua en boucle et chanter à tue-tête Baby one More Time de Britney Spears. C’est probablement une des raisons qui ont fait de cette partie du roman ma préférée, en plus de la présence de Poupie, et donc de cette amitié qu’on veut croire indestructible.
Malgré tout cet attachement qui unit les deux filles, le destin de leur lien reste tragique. J’ai autant aimé ce qui les unissait que ce qui les désunissait. Le personnage de Léa grandit, mais malgré les années, on retrouve ce qui la caractérise autant dans sa personnalité et ses réflexions que dans ses réminiscences de son amitié.
En somme, j’ai beaucoup aimé cette lecture, à la fois sensible et cruelle.