Aurore et le pays invisible

Christiane Duchesne, éditions Québec Amérique, collection Gulliver, 2020, 368 pages.
Aurore a toujours cru que de minuscules êtres vivaient sous l’épinette dans son jardin. Alors qu’elle se balade avec son père, elle tombe du haut de la falaise et arrive en plein cœur d’un village d’être miniatures… Dans la famille qui l’adopte, elle se lie d’amitié avec Romain qui, de son côté, a toujours cru à l’existence d’un monde de géants… Une relation dans laquelle chacun a à apprendre de l’autre!
J’ai été complètement charmée par cette lecture. C’est un doux mélange d’histoires merveilleuses qui me font voyager dans des contrées bien lointaines. On se laisse bercer par la plume de l’autrice qui nous guide vers un monde tout en lumière.
J’ai particulièrement aimé l’amalgame des références culturelles. Déjà, une des citations partagées par Christiane Duchesne dans les premières pages nous réfère à Lewis Carroll et sa célèbre Alice. L’élément déclencheur, quant à lui, est une référence assez claire à cette histoire maintes et maintes fois adaptée.
« Tout ce que je peux vous dire, continua lentement Aurore, c’est que j’ai lâché la main de mon père, que j’ai perdu pied et que je suis tombée. En tombant, j’ai rétréci, je suis devenue toute petite, parce que, savez-vous, dans la vie, je suis vraiment grande. » (Aurore et le pays invisible, p.88)
J’ai aussi eu du plaisir à retrouver les mystères entourant le temps, qui « devient de plus en plus difficile à comprendre » (Aurore et le pays invisible, p.172), comme dans le texte de Lewis Caroll.
On retrouve aussi le côté philosophique de Saint-Exupéry et Le Petit prince, qui permettrait de très belles discussions avec les élèves, en cercles de lecture par exemple.
« Il est maintenant l’heure d’apprivoiser le mystère. Rentrons chez nous en silence, recueillons-nous en pensant à ce qui fait de nous ce que nous sommes, à ce que nous ignorons encore et à ce que nous serons demain. » (Aurore et le pays invisible, p.49)
Un parallèle peut aussi être fait avec le roman Tobie Lolness de Timothée de Fombelle, notamment par la description des lieux et des personnages minuscules. On se retrouve dans un gros-plan de notre terre, un lieu tout à fait imaginaire, mais ô combien imaginable!
Je pense que je pourrais continuer encore longtemps. En faire une analyse extrêmement poussée! Vous comprendrez donc que j’ai beaucoup aimé ce roman et que j’y vois un énorme potentiel d’utilisation en classe! J’ai d’ailleurs concocté une petite fiche pédagogique pour la 1re secondaire afin de vous inciter à faire lire le roman à vos élèves et à l’exploiter à son maximum!