Em

Kim Thúy, groupe Libre Expression, 2020, 149 pages.
Dans ce livre se tissent de minces fils entre des vies déchirées par la guerre du Vietnam. Des adultes, des enfants devenus adultes, des femmes, des hommes, des orphelins. Un groupe de personnes qui balancent toutes sur la même corde raide : celle de la guerre.
« La guerre, encore. Dans toute zone de conflit, le bien se faufile et trouve une place jusque dans les fissures du mal. La trahison complète l’héroïsme, l’amour flirte avec l’abandon. Les ennemis avancent les uns vers les autres dans un seul et même but, celui de vaincre. Dans cet exercice qui leur est commun, l’humain se révélera à la fois fort, fou, lâche, loyal, grand, grossier, innocent, ignorant, croyant, cruel, courageux… Voilà pourquoi la guerre. Encore. » (Em, p.9)
Je serai très honnête avec vous, je n’avais aucune attente particulière en commençant ce roman. Le seul roman de Kim Thúy que j’ai lu est Ru et je ne me rappelle pas qu’il m’ait particulièrement marquée. J’étais alors au cégep, et ce fut une lecture obligatoire dans mon cours de littérature. Avec le recul, j’imagine que je n’étais pas nécessairement disposée à apprécier le livre au maximum puisque j’ai adoré Em. La plume de l’autrice m’a renversée, me laissant donc croire que ma première lecture n’est juste pas tombée au bon moment. Il y a des livres, comme ça, qu’on ne lit pas dans un contexte favorable (d’où le pourquoi certaines lectures qu’on donne à nos élèves tombent bien souvent dans l’oubli) ou qui ne concordent pas avec nos intérêts du moment.
J’ai de plus en plus un intérêt pour l’Histoire, pour ces parcelles qui me sont inconnues, ces moments de guerre, ces évènements qui font mal. Dans Em, j’ai aimé suivre ces personnages divers reliés par un mince fil qu’est la guerre. Comme l’illustre la magnifique couverture, j’avais l’impression, en ouvrant ce roman, de tirer sur un fil infini sur lequel se sont noués d’autres fils de la même couleur : rouge amour, rouge sang, rouge passion.
Le format du roman m’a beaucoup plu. On suit la destinée de différentes personnes, mais à travers leurs histoires sont parsemées des capsules d’informations très pertinentes, notamment sur l’opération Babylift, les salons de manucure ou les coolies. J’ai corné les pages de quelques-unes de ces parties qui montrent que la lecture permet aussi de s’informer, de s’ouvrir sur le monde.
Bref, Kim Thúy en est une qui n’a plus de réputation à faire. Bien que seul son nom suffise à donner le gout d’ajouter son dernier titre à sa liste au père Noël, je le répète : j’ai adoré Em et vous le suggère fortement!
Tellement contente que tu aies aimé! J’adore cette autrice et je ne manquerai pas de lire son dernier titre. 🙂
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