Sa disparition

Olivia Delachanal, éditions XYZ, collection Quai no 5, 2021, 212 pages.
Une jeune femme refuse de quitter la résidence pour ainé‧e‧s de sa grand-mère depuis que celle-ci a disparu. Elle enfile donc un uniforme d’infirmière et mène son enquête au cœur de la résidence.
Aussi bien le dire tout de suite, je n’ai pas vraiment aimé ce roman. Pourtant, j’y ai vu de belles qualités du côté de l’intrigue (la disparition d’une femme âgée de sa résidence) et des propos apportés. On brosse un portrait désolant des conditions de vie dans lesquelles vivent certain‧e‧s de nos ainé‧e‧s en résidence et en CHSLD. Par le biais de la narratrice qui s’incruste dans le quotidien de ces personnes âgées, on pénètre dans leur tête, dans leur quotidien ennuyant et parfois insalubre. C’est révoltant de constater l’abandon auquel plusieurs de nos ainé‧e‧s font face.
« Le jeudi, c’est bingo, mais c’est seulement les gens autonomes qui peuvent y aller. Pour les autres, faut un bénévole pour nous pousser, sauf qu’y a pas eu de bénévoles depuis des années. » (Sa disparition, p.86)
Cela dit, outre ces passages, ces réflexions importantes, je n’ai pas réussi à embarquer dans le roman. Tout d’abord, je ne me suis pas attachée à la narratrice. Malgré sa peine d’avoir perdu sa grand-mère, la protagoniste me paraissait antipathique. Bien qu’on constate qu’elle creuse sur la condition des ainé‧e‧s, tout me semblait machinal.
Ensuite, l’histoire qui, à la base, avait le potentiel d’être assez intrigante a pris des tournures qui m’ont parfois semblé un peu singulières. La 4e de couverture du roman le caractérise comme volontiers surréaliste, mais je n’y ai pas vu l’intérêt. En plus de me perdre et de me détacher de la narratrice, je n’ai pas compris l’intention derrière certains passages qui rappelaient Alice au pays des merveilles (et vous savez combien j’aime ce roman!).
Bref, bien que j’y voie des qualités, j’ai vraisemblablement passé à côté de quelque chose avec cette lecture.