Trash anxieuse

Sarah Lalonde, éditions Leméac, collection jeunesse, 2021, 134 pages.
C’est à travers l’écriture, à travers la poésie et les images frappantes que Mélisse tente de survivre aux crises de panique et à l’écoanxiété.
Bon, mon résumé est vraiment boboche, mais le roman m’a happée, rien de moins! La quatrième de couverture mentionne que la narratrice est « perdue dans sa fuckaille intérieure », ce qui, à mon avis, résume assez bien le livre. On plonge dans les réflexions de Mélisse, dans ses crises de panique et sa vision à la fois sans espoir du monde, mais aussi prête à tout pour changer l’impossible.
« Ma boussole mentale prend toujours un raccourci vers le pire. Si je traverse la rue, j’ai peur de mourir. Si j’suis trop près de la track de métro, j’ai peur de mourir. Si j’ai un bouton au milieu du dos, j’ai peur de mourir. Si je mange de la viande rouge, j’ai peur de mourir. Si la Californie brûle, j’ai peur de mourir. » (Trash anxieuse, p.58)
Le livre se lit à une rapidité folle, conférant ainsi à notre lecture ce sentiment d’urgence, de panique. Mélisse voudrait sauver sa planète, lui assurer un futur, survivre dans ce monde incompréhensible. À travers des images puissantes et une langue vivante, elle nous laisse pénétrer dans sa vie d’ado très consciente de ce qui l’entoure. J’aurais voulu surligner tellement de phrases, corner tous les coins de page, mais considérant que c’est un livre que je veux absolument laisser à la disposition de mes élèves, je me suis retenue. Cela dit, c’est une lecture trash, comme le dit son titre, parfois crue, parfois vulgaire, que je réserverais à un public du 2e cycle du secondaire.
J’ai d’ailleurs trouvé que la narratrice donnait une belle image des ados d’aujourd’hui : des jeunes impliqué‧e‧s, prêt‧e‧s à sauver le monde, conscientisé‧e‧s à l’environnement et aux causes sociales.
Bref, Leméac jeunesse nous offre encore une fois une lecture coup de poing!