Des genres oraux : le conte, le mythe et la légende

Le conte, le mythe et la légende ont pour caractéristique commune d’être, à la base, des histoires contées oralement. Bien souvent, elles sont contées avant d’être écrites. Ce sont personnellement des genres que j’apprécie grandement pour leur ancrage culturel très fort vu notamment leurs nombreuses adaptations selon l’époque et le lieu.

Le conte oral

Avant tout, il importe de comprendre que le terme conte est parfois utilisé sous différentes significations. En effet, nombreux‧ses conteur‧euse‧s utilisent le terme conte lorsqu’ils‧elles font référence à l’histoire qu’ils‧elles racontent oralement, que ce soit un mythe, une légende… ou un conte! C’est au moment du passage à l’écrit, de la fixation du texte, que la distinction vient plus souvent se faire. Et encore, il n’est pas rare de voir le terme conte utilisé comme titre d’un recueil (je pense notamment à l’album Contes du monde que j’ai présenté sur le blogue Lireka, qui regroupe des contes, des mythes et des légendes).

On dit du conte oral qu’il est un genre collectif. Étant donné qu’il s’agit d’une histoire faite pour être racontée, elle nécessite un public. Public qui participe au spectacle, qui est interpelé par le‧la conteur‧euse. Comme il s’agit avant tout d’un genre oral, on ne se cache pas derrière un texte. On possède celui-ci, allant jusqu’à incarner le personnage, racontant les faits en son nom.

Petite histoire du conte au Québec

Alors que le conte existait déjà avant les années 70, il a vécu un creux avec l’arrivée de la modernité. La télévision et la radio prenant place pour divertir, les gens s’intéressaient moins aux contes qui, auparavant, meublait leurs soirées. Cela dit, dans les années 1970, une remise en question face à la modernité ramène ce genre oral dans les veillées. Plus tard, le conte perdure dans les campagnes où la modernité a moins taillé sa place.

Dans les années 90, le métier de conteur‧euse se démocratise grâce à l’international où l’on voit qu’il est possible de faire du conte un spectacle (tout en restant très sobre : le conteur n’est ni un acteur ni un humoriste!). Vers la fin de la décennie, les femmes prennent plus la parole et des soirées de conte arrivent au Québec.

Le conte littéraire, le mythe et la légende

Certes, le terme conte englobe bien des informations, bien des histoires en tous genres, mais il reste possible de faire la distinction entre le conte, le mythe et la légende.

Le conte littéraire

Le conte se définit principalement par son aspect merveilleux. On y retrouve alors des éléments impossibles, mais auxquels on adhère sans se poser de question (animaux adjuvants comme dans Cendrillon ou opposants comme dans Le petit chaperon rouge, personnages de fées, de magicien‧ne‧s…). De ce fait, les personnages accomplissent alors des exploits que l’on sait impossibles, mais qui sont tout à fait normaux dans l’univers du conte. Dans plusieurs contes de fées classiques (comme ceux de Charles Perrault), on retrouve aussi l’univers de la royauté, autant par ses personnages que ses lieux.

Source

Généralement, le conte se base sur une forme assez simpliste, soit les schémas narratif et actanciel. Le héros doit donc accomplir une quête à la suite d’un basculement dans l’équilibre. La fin se trouve bien souvent à être heureuse – du moins, pour le‧la protagoniste si on se fie à certains contes des Frères Grimm – en plus de donner une morale. Cette simplicité s’étend jusqu’aux personnages qu’il n’est pas rare de voir nommés par une caractéristique qui les représente (Le petit chaperon rouge, Cendrillon [d’ailleurs, bien qu’elle ait différents noms selon les versions, elle tire son sobriquet de l’endroit où elle passe le plus clair de son temps : dans les cendres, près du foyer!], le roi…).

On reconnait aussi le conte par sa formule d’ouverture classique (il était une fois, dans un pays lointain, au-delà des forêts enchantées, du temps où les animaux parlaient…) qui ne donne que peu d’indices sur la situation spatio-temporelle de l’histoire.

Le mythe

Alors que le conte sert principalement à divertir ou à faire passer une morale, le mythe se veut davantage explicatif. On y fait comprendre l’existence de certains phénomènes de la vie (l’amour, la mort, la colère…) ou de la nature (la pluie, les catastrophes naturelles, les saisons…) ainsi que la création plus générale du monde (la cosmogonie), d’un endroit (le mythe de fondation), de l’humain‧e (anthropogonie).

On y retrouve également des entités symboliques comme des divinités, des héros‧ïnes et des créatures hybrides (les créatures thérianthropiques, la gorgone, la licorne, Pégase…). Chaque mythe est alors très représentatif des croyances du peuple auquel il appartient.

bad wolf loki GIF by Challenger

La légende

Plus près du réel imaginable, la légende se situe dans un cadre spatio-temporel plus précis. On peut penser aux textes de Fred Pellerin qui nous situent dans son petit village de Saint-Élie-de-Caxton, avec des personnages emblématiques inspirés de la réalité.

Certes, la légende se colle au réel, mais elle permet aussi des éléments non prouvés scientifiquement, auxquels on adhère… ou pas! C’est le cas par exemple des esprits qui prennent souvent place dans les légendes québécoises (La Dame blanche, entre autres) ou des créatures fantastiques comme le loup-garou ou le Sasquatch.

Bigfoot Sasquatch GIF by MOODMAN

Comme le conte, la légende se veut divertissante, mais aussi moralisatrice. Les histoires racontées cherchent parfois à faire peur à l’auditoire, à éviter certains comportements (l’abus d’alcool, la destruction de la nature [Les arbres qui saignent d’Abitibi]…). Dans certains cas, comme le mythe, la légende renseigne sur des aspects du mode de vie ou sur des lieux (La croix maudite de Causapscal, Le rocher percé…).


En conclusion, le conte, le mythe et la légende sont des histoires fictives issues de la tradition orale. Avec le temps, même si on couche ces récits sur papier, l’essence doit rester : ce sont des histoires mouvantes! Pour découvrir quelques œuvres, je vous invite à jeter un coup d’œil à mon article recensant certains titres (la plupart s’adressant à la jeunesse, mais pouvant tout de même plaire à un grand public!).

En résumé…

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s