La plume d’aigle

Samian, éditions Mémoire d’encrier, 2015, 83 pages.

Dans ce recueil de poésie, le slammeur et poète Samian partage des textes (dont la majorité se retrouve aussi interprétée en chanson sur YouTube) qui abordent des thèmes comme les mots, le rap, la revendication et la solidarité culturelle.

J’ai découvert Samian par ce recueil. Jamais auparavant je n’avais écouté ses chansons ou ses slams. La plume d’aigle est pour moi une belle rencontre avec ce slammeur dont les mots sont une source de réconfort, pour qui prendre la plume est une façon de revendiquer les droits de son peuple.

« Un Indien au Canada, c’est un prisonnier politique/Comme des animaux, protégés des lois/Mis dans des enclos pour conserver nos droits » (La plume d’aigle « Rez », p.46)

Par ses poèmes, par ses chansons, Samian prend la parole pour celles et ceux qu’on a mis sous silence, écrivant une nouvelle histoire, rappelant la présence des Premières Nations, mais aussi leurs innombrables qualités. Bien que revendicateurs et critiques, ses propos envisagent une réconciliation, une solidarité interculturelle.

Outre la culture autochtone, les mots et le rap prennent une grande place dans son recueil. Comment ceux-ci parviennent à anticiper un avenir meilleur, à réparer ce qui a été brisé, à reconstruire une image, à extérioriser des émotions encabanées. J’ai eu un gros, gros faible pour le poème Les mots, dont j’envisage sincèrement faire écouter la chanson à mes élèves à la rentrée scolaire.

Bien que je n’ai pas été soufflée par la plume de Samian, son accessibilité en fait une œuvre incroyable à travailler avec les élèves. En plus, c’est une très belle valorisation des mots, de la poésie (le rap) et des Premières Nations – et ça ajoute une voix différente à notre corpus!