École pour filles

Ariane Lessard, éditions La mèche, 2020, 138 pages.
Une plongée au cœur d’un pensionnat pour filles, dans les profondeurs d’une forêt qu’on dirait seule au monde. Des filles de tous âges, tout aussi différentes, mais surtout particulières, les unes que les autres. Des dames reléguées au rôle de figurante.
Drôle de résumé, hein? L’enseignante de français en moi a hésité avant de l’écrire ainsi, sans prédicat. Juste des sujets. C’est un peu ça, le roman. Une description. Un roman d’ambiance. On ne lit pas Écoles pour filles pour les rebondissements, pour espérer s’attacher à un seul personnage et souhaiter le voir évoluer. On lit le roman d’Ariane Lessard pour pénétrer dans une bulle un peu hors-temps.
Les pensionnaires sont, comme je le mentionnais dans mon résumé, très particulières. Chacune a son petit côté lugubre, nous donnant l’impression que cette école pour filles est en fait un théâtre de folie. On ne comprend pas ce qui s’y passe, on ne dénoue jamais les mystères. À l’image de la première de couverture, on lit les confidences des diverses narratrices qu’on a l’impression être à la fois de passage, mais aussi ancrées dans cet espace lugubre.
« Dame Dominique dit que les écrits restent. Ça demeure, comme sur une tombe, ça se grave dans les esprits et dans la peau. Ça se grave dans la peau de la même façon que les estafilades sur les bras de Diane. » (École pour filles, p.57)
Ce roman, c’est un style. Ce n’était pas tout à fait le mien, quoique j’en reconnais les qualités. Si vous avez envie de plonger dans une ambiance étouffante et de refermer le livre sans pour autant avoir l’impression d’avoir tout compris, c’est à découvrir!