Marie-moi, Peter Pan

Laviolette, éditions XYZ, 2021, 284 pages.

Note : 4 sur 5.

Élizabeth n’a que 33 ans lorsqu’elle apprend que son cerveau est en dégénérescence, que ses années à vivre comme elle le fait sont peut-être comptées, que les jours avant qu’elle perde toute autonomie arrivent plus vite qu’elle ne s’y attendrait. Elle entend donc en profiter, bien que la peur la submerge. Pour y arriver, elle déverse ses émotions floues sur des toiles.

La première et la quatrième de couverture, ainsi que le titre, de ce roman m’ont tout de suite interpelée. Le ton un peu excentrique me laissait présager une lecture déconcertante. Ce fut assez le cas. Le personnage d’Élizabeth, dans toutes ses difficultés, dans toutes ses faiblesses imposées, est coloré, autant dans sa langue que dans sa personnalité. Elle a été, pour moi, à l’image de l’illustration de la première de couverture : en éternel combat contre elle-même, contre son cerveau qui fout le camp, contre son cœur qui se meurt d’ennui, mais qui se meurt aussi d’amour pour sa famille et sa meilleure amie. Emportée dans un tourbillon de craintes que sa tête lui a imposées, que la vie a décidé qu’elle devrait affronter.

« Pis surtout, oublie pas

Que si tu manges des algues, tu vas devenir une sirène

Que si tu manges des graines, tu vas devenir un oiseau

Que les vaccins rendent les enfants autistes

Que les plombages donnent souvent la sclérose en plaques

Que les micro-ondes irradient ta vie

Que les gras trans, c’est dangereux

Que le lait, c’est du pus de vache

Que le steak, ça rend cocu » (Marie-Moi, Peter Pan, p.92)

Mon appréciation de la narratrice m’a fait grandement apprécier le roman. Ses questionnements sur la maladie, son regard cynique sur certaines idées, sur certaines conventions. Même si le roman aborde une thématique douloureuse, et ce, sans ménagement, c’est aussi fait avec une rage de vivre.

Bref, ce fut pour ma part une très bonne lecture, que je garderai certainement dans ma bibliothèque pour la prêter.

« Est-ce qu’y vont m’euthanasier pour pas que j’souffre? Naon! Y vont m’laisser achever jusqu’au bout! Pas d’compassion pour les vieilles folles! Pis y disent qu’y faut traiter les animaux avec respect, dignité! Pis les gens, han? Les gens, c’est pas pareil? » (p.184)

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