Papillons

Martine Richard, éditions Leméac, collection jeunesse, 2021, 159 pages.
Pénélope a fait des démarches pour passer un an d’études au Japon après son secondaire. Entre sa fascination pour ce pays qui grandit et la fin de son secondaire qui approche, son année devient encore plus mouvementée lorsqu’elle apprend qu’une de ses bonnes amies est atteinte de Leucémie. Partir et tout laisser derrière pour 10 mois, est-ce trop égoïste?
Je ne pensais pas apprécier ce roman à ce point. Chaque fois que je prenais le temps de m’installer pour le lire, je ressentais une bouffée de douceur, de bonheur. Malgré le drame que vit l’amie de Pénélope, les moments douloureux par lesquels la protagoniste doit passer, les questionnements face à sa décision de tout mettre sur pause pendant 10 mois pour s’épanouir ailleurs, j’ai eu un petit sourire en coin tout au long de cette lecture. Un mélange peut-être de la sagesse de la narratrice et du style de l’autrice.
« Je suis soudain frappée par le fait que si la santé accorde la liberté aux gens de vivre à plein, elle n’est pas un droit. Elle est un don. Un privilège. Et que les êtres humains ne sont pas égaux devant la santé. »
Papillons, p.27
Vu la fascination de Pénélope pour le Japon, le récit est ponctué de références nippones, sans que cela vienne détruire le rythme de l’histoire ou perdre un lectorat qui aurait moins d’intérêts pour ce pays (quoique certains passages sur le Tibet m’ont paru un peu complexes et moins utiles). C’est juste assez pour nourrir notre curiosité.
Papillons est donc un roman sur la fin de l’adolescence et ses questionnements. Sur l’impact des choix qu’on fait lorsqu’on s’apprête à terminer le secondaire. Certes, ce que choisit Pénélope comme avenue n’est pas très répandu, mais les interrogations qui la submergent peuvent très bien rejoindre n’importe quel jeune adulte qui s’apprête à quitter le nid familial (et sa ville d’origine) pour poursuivre ses études ou entamer un nouveau projet.
« Et c’est là, en plein à cet instant précis où ça brasse sans bon sens dans ma tête, que l’éclair se produit : c’est maintenant que je veux vivre. Et vivre, c’est avoir des projets. »
Papillons, p.27
Bref, j’ai été agréablement surprise par ce roman qui m’a transportée sur le petit nuage des rêves, tout en me gardant les pieds bien ancrés sur Terre. Je le recommande chaudement à celleux qui ont envie d’une lecture à la fois dépaysante et pleine de réalisme.