Sauf que Sam est mort

Marianne Brisebois, éditions Hurtubise, 2021, 479 pages.
Avant même d’atteindre ses 30 ans, Sam est mort. Il laisse alors dans le deuil son meilleur ami Jean-Thomas et sa copine Alexandra. Pour traverser leur deuil, Jean-Thom et Alex passe la majeure partie de leur temps ensemble, se remémorant les moments qu’ils ont passés tous les trois.
Je dois admettre que j’étais un peu frileuse à l’idée de me plonger dans ce roman de presque 500 pages. Je me demandais sincèrement comment on pourrait me garder accrochée sur une histoire de deuil aussi longtemps, sans qu’on tombe dans le mélodrame. Eh bien, ça a été plutôt réussi! L’autrice, par ses retours dans le passé, par sa manière de partager l’histoire d’amour de Sam et d’Alex, mais aussi le deuil de Jean-Thom et elle, a réussi à me garder accrochée du début à la fin. Certes, j’ai trouvé quelques passages répétitifs, notamment lorsqu’on apprivoisait la relation du trio, mais ce n’était rien d’assez agaçant pour gâcher ma lecture.
J’ai beaucoup aimé la relation entre Jean-Thom, Alex et Sam. Marianne Brisebois parvient à nous attacher à cette amitié peu ordinaire, mais ô combien terre à terre. C’est une amitié sans flafla, sans gêne. Ce n’est pas le genre d’histoire que j’ai déjà vécue, mais quel plaisir de pouvoir découvrir une amitié comme celle-là à travers les mots de quelqu’un d’autre! C’est parfois déstabilisant de les voir aussi proches, on le voit bien par les commentaires de leur entourage. C’est encore pire lorsque Sam meurt et qu’Alex et Jean-Thom se voient maintenant seuls (encore là, il est presque impossible d’affirmer qu’ils sont seuls vu toute la place que prend encore Sam) dans cette amitié gars-fille.
« Si elle savait à quel point on en a besoin, justement. Parce que le pire nous frappe toujours au réveil, les angoisses qui s’amplifient reviennent à la charge une fois le silence installé et notre esprit qui demande juste à partir pour s’endormir. Si l’inquiétude de ne pas avoir bien verrouillé la porte occupe l’esprit quelques minutes avant d’aller au lit, penser à la mort de la personne qu’on aime le plus au monde est un parasite qui se nourrit du réveil comme de la somnolence. »
Sauf que Sam est mort, p.166
J’ai aussi grandement apprécié les sauts dans le temps. On vogue entre le présent et le passé (celui de la rencontre entre Sam et Alex, mais aussi les trois années qu’ils ont vécu en couple). Cela nous permet de ne pas trop tomber dans le mélodrame du deuil, de ne pas toujours être plongés dans cette peine que ressentent les protagonistes, tout en apprenant à les connaitre.
Bref, c’est une lecture que j’ai beaucoup appréciée. Une lecture qui, malgré son sujet sensible, peut faire du bien.