Hétéro, l’école?

Gabrielle Richard, éditions du Remue-ménage, 2019, 152 pages.

Note : 4 sur 5.

Dans cet ouvrage, par des témoignages et des recherches, Gabrielle Richard fait état de la situation de l’éducation à la sexualité, de l’inclusion (quasi absente) des personnes de la communauté LGBQ, en plus de proposer un modèle d’éducation antiopressif.

Cet ouvrage, on le lit avec plein d’ouverture. Ouverture pour un modèle différent, pour une nouvelle façon de voir son enseignement, mais surtout une ouverture sur la critique. Parce que oui, au fond, cet ouvrage nous ouvre les yeux sur notre manière d’enseigner, sur notre modèle d’éducation qui laisse beaucoup trop de côté les personnes non hétéro.

« l’éducation à la sexualité transmise dans nos écoles est loin d’être exempte d’orientations idéologiques. Ce qu’on y dit, mais peut-être plus spécifiquement ce qu’on y tait, ce qu’on évite de nommer parce que considéré comme « trop complexe pour des jeunes », « trop risqué pour les enseignant.e.s », « trop sensible pour les parents », rend compte de l’existence de véritables angles morts en fait de corps, d’identités et de sexualités. »

Hétéro, l’école? p.7-8

Par sa façon d’aborder et de revoir le concept de norme, Gabrielle Richard nous propose un modèle d’éducation à la sexualité antiopressif où sont mises « au centre des apprentissages les normes elles-mêmes, les manières dont elles sont produites et reproduites, ainsi que les privilèges qu’elles confèrent à celles et ceux qui en font partie » (Hétéro, l’école? p.122). Le cinquième chapitre de l’ouvrage est consacré à cette pédagogie, nous proposant des exercices et des manières différentes de voir certains éléments théoriques, notamment en sciences. C’est donc un livre qui s’adresse à tou.te.s les enseignant.e.s, peu importe le niveau, peu importe la matière. Après tout, on enseigne à des humain.e.s, on s’adresse à elleux.

La première partie de l’ouvrage se concentre quant à elle sur certaines définitions, certains concepts à différencier pour mieux comprendre l’ensemble de nos élèves. Déjà, juste pour cette partie, chaque enseignant.e devrait se procurer ce livre.

Certes, on y aborde l’éducation à la sexualité antiopressive, une nouvelle façon de voir les choses pour mieux inclure tou.te.s nos élèves, mais on y aborde aussi les lacunes de l’éducation à la sexualité dans sa vision plus large. Grâce au chapitre un peu plus historique, on comprend aussi un peu mieux ce qui a guidé notre éducation actuelle, nous permettant ainsi de mieux l’adapter.

« il existe sans contredit une certaine panique autour de la sexualité adolescente, une tendance à dramatiser les pratiques sexuelles des jeunes en suggérant qu’elles seraient indues, c’est-à-dire qu’elles s’exerceraient nécessairement sans consentement, avec violence, avec excès ou de manière irréfléchie. »

Hétéro, l’école? p.32-33

Bref, malgré quelques répétitions un peu agaçantes, ce livre est, je crois, à mettre entre toutes les mains des enseignant.e.s et des professionnel.le.s du milieu de l’éducation. C’est un outil de travail nous permettant d’évoluer, nous aussi.

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