Mistassini

Marjorie Armstrong, éditions XYZ, 2022, 192 pages.
Margot semble mener une belle vie. En apparence, tout y est : un amoureux extraordinaire, une chienne adorable, un métier de rêve… Pourtant, bien des failles se cachent derrière cette façade. C’est lors d’un séjour sur la Mistassini que tout s’écroule un peu.
Je n’ai malheureusement pas été conquise par ce roman à la première de couverture, on va se le dire, sublime. Certes, il est déjà court avec ses presque 200 pages, mais j’en aurais pris moins. Le roman se termine en hautes émotions, mais un peu plus de la première moitié m’a laissée très neutre. On vogue très brièvement sur la vie de Margot, ne sachant trop où elle nous mène. On comprend qu’elle n’est pas particulièrement heureuse, mais on ne s’aventure pas suffisamment profondément dans ses confidences pour vouloir en savoir plus. On aborde surtout le fait qu’elle a beaucoup de temps vu son métier d’actrice peu florissant, mais l’émotivité se trouve ailleurs dans l’histoire.
J’ai beaucoup aimé les passages sur son frère, la relation difficile qu’elle entretient avec lui, sa présence fantôme. Ça, j’en aurais pris plus. Sa relation avec sa chienne aussi, l’importance qu’elle prend dans sa vie. Mais tout ça n’arrive que beaucoup trop tard dans l’histoire, rendant la première moitié de la lecture trop vaporeuse. Même la première partie du séjour en canot-camping ne m’a pas semblé particulièrement excitante.
« Cet été, on partira donc en camping sur la Mistassini et j’en suis très heureuse. Mes amis n’auront pas la chance de se tremper les pieds dans une belle mer turquoise, mais je prie la rivière de briller deux fois plus fort pour leur faire oublier l’attrayant pays lointain. On dormira dans une tente vert lichen défraîchie à la place d’une jolie hutte sur pilotis, mais je n’ai pas à me sentir trop mal, parce que mes chums de femmes aiment le bois. »
Mistassini, p.19
Pour ce qui est de l’écriture de l’autrice, je ne sais pas si c’est parce que j’ai lu le roman dans un moment où j’étais surchargée cognitivement, mais j’ai trouvé qu’elle était très, voire trop imagée. Les compléments du nom (ici, c’est vraiment l’enseignante qui s’exprime!) s’empilaient, alourdissant parfois les phrases. Les quelques mots en anglais glissés ici et là m’ont aussi fait quelque peu décrocher.
Bref, il manquait malheureusement quelque chose à cette lecture pour que j’en apprécie toutes les pages.