Le poids de la couleur rose

Nathalie Lagacé, Alice éditions, 2021, 119 pages.

Note : 3.5 sur 5.

En plein entre le début de l’adolescence et la fin de l’enfance, Rosalie se sent un peu perdue. Alors que sa meilleure amie s’intéresse aux garçons, la jeune fille se questionne plutôt sur les changements que subit son corps et les changements que ça apporte aux regards autour d’elle.

Je dois admettre que ce n’est pas exactement ce à quoi je m’attendais. Je croyais qu’on aborderait davantage le poids d’être une fille, le féminisme, les préjugés sexistes, alors que le roman tourne surtout autour des changements corporels vécus par Rosalie. Il y a bien un personnage masculin qui vient déstabiliser la jeune fille qui devient victime d’agression et qui chamboule sa façon de voir les garçons, mais je crois que finalement, le public-cible de ce roman était plus jeune que ce à quoi je m’attendais. Pour le 3e cycle du primaire et la 1re secondaire, cela en fait toutefois une lecture intéressante. Ce dont est victime Rosalie permet d’aborder doucement le consentement sous toutes ses formes.

Même si l’histoire en tant que telle ne correspondait pas tout à fait à mes attentes, j’ai adoré la plume de l’autrice. La part de poésie dans le roman vient colorer le personnage qui est entre le questionnement et le besoin de s’affirmer. Les illustrations de Nathalie Lagacé viennent aussi ajouter une belle touche à la lecture.

Il était aussi intéressant de voir que Rosalie et sa meilleure amie vivent ces changements de manière différente, mais surtout qu’elles ne voient pas la vie de la même manière. Alors que pour Rosalie, c’est difficile d’être une fille, sa meilleure amie Anna a une opinion teintée des stéréotypes qui marquent notre société.

« – Ma mère m’a dit l’autre fois que les garçons sont semblables aux abeilles et que nous, les filles, on est des fleurs. On grandit, on ouvre nos pétales et ça leur donne envie de nous tourner autour… une histoire dans le genre.

– Pffff, je ne suis pas convaincue par ta comparaison, Anna… mais si je continue avec ton idée, je vais t’avouer que je préférais le temps où j’étais tranquille dans mon bourgeon. Je dirais même que, pour le moment, je ne sais pas trop si j’ai envie d’éclore en marguerite ou en plante carnivore. »

Le poids de la couleur rose, p.78

En bref, je recommande cette lecture aux jeunes du 3e cycle du primaire, qui se questionnent sur le passage vers l’adolescence. C’est une lecture qui viendra peut-être les réconforter.

Pssssst! Pour les plus vieux, je suggère l’album de la même autrice, Le poids des seins, qui aborde le poids, mais aussi la représentation et le rôle des seins dans la vie d’une femme.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s