Le chemin de la liberté

Jennifer Richard, éditions Albin Michel, collection Destins, 2021, 375 pages.

Note : 4 sur 5.

Le rêve de Booker, esclave affranchi en 1865 après la guerre de Sécession, est de profiter de la magie de l’éducation et des mots. Quand il quitte enfin la Virginie pour rejoindre son beau-père avec sa mère et le reste de sa famille, il s’attend à jouir d’une liberté à laquelle il n’a jamais gouté. Cependant, il tombe vite dans l’exploitation minière qui n’est finalement qu’un autre piège.

« Booker n’est pas sur terre pour s’amuser, il faut qu’il assimile sa condition le plus tôt possible. Il n’est pas venu au monde pour s’épanouir, ni pour cherche le sens de la vie. Il est là pour servir. Et il le comprend vite. Il lui suffit de voir le corps de sa mère : des muscles secs attachés à l’os, des callosités aux pieds et aux mains, des genoux rugueux à force de s’agenouiller devant la marmite et la réserve de patates, des gestes brefs, saccadés, efficaces. »

Le chemin de la liberté, p.37.

Avant de lire ce roman, je ne connaissais pas l’histoire de Booker T. Washington, cet orateur qui a eu une grande influence sur l’émancipation des Noir.es vers la fin des années 1800. J’ai découvert un homme inspirant, un homme pour qui l’éducation est l’accès vers la liberté. Certes, j’ai parfois trouvé qu’il ne mettait pas suffisamment son pied à terre, mais un peu comme Martin Luther King, Booker Washington a fait des révolutions plus pacifiques, le pardon et la patience étant au centre de son discours.

Le fil de cette histoire étant très clair, on y embarque rapidement et on ne se laisse pas distraire par quelques complexités que ce soit. Je ne savais rien de la guerre de Sécession avant d’entamer cette histoire, mais j’ai tellement appris pendant ma lecture que j’en ressors grandie et plus consciente de l’histoire des Noir.es aux États-Unis.

Même s’il s’agit d’une histoire vraie, c’est rédigé sous forme de récit plus classique, s’éloignant du genre de la biographie, ce qui m’a plu. On reste concentré sur l’évolution de Booker Washington, mais surtout sur tout ce qu’il a apporté à la société. J’ai aussi apprécié sa rencontre avec les Autochtones qui, cependant, me faisait parfois sourciller vu sa façon de les voir. Le parallèle à faire entre la vie des Noir.es et celle des Autochtones est intéressant à faire, et Booker se rend bien vite compte qu’ils ont plusieurs points en commun.

Bref, que ce soit pour découvrir une personnalité noire inspirante ou pour se plonger dans un récit historique bien construit, ce roman est tout indiqué!

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