Le plongeur : un roman excellent, un film plus décevant

Alors que le roman de Stéphane Larue a reçu de nombreux éloges lors de sa sortie, je n’ai pas osé m’y plonger vu son nombre de pages. Vous commencez à me connaitre, les briques, ça me fait peur (et je dis à mes élèves de ne pas s’y fier! Allô l’incohérence!). Ce qui m’a finalement poussée à prendre le temps de lire le roman, c’est la sortie de son adaptation cinématographique.

Avant de lire cet article, si vous ne connaissez pas le roman de Stéphane Larue, je vous invite à consulter son résumé juste ici.

Bien que mon titre en dévoile déjà beaucoup sur mon appréciation, je dois tout d’abord admettre que j’ai beaucoup apprécié le roman. Certes, il y a des moments où j’avais hâte de l’avoir terminé pour passer à une autre lecture, mais j’ai trouvé l’univers vraiment bien rendu. On sent la frénésie de la restauration, en parallèle avec celle des jeux de hasard. Il y a aussi une certaine répétition qui va de pair avec ces deux mondes où les gestes sont très répétitifs. Dans le film, j’ai trouvé que cette atmosphère, essentielle au livre, a été bien reproduite. Les scènes plus silencieuses brusquement coupées avec le bruit de la cuisine, de la plonge et des machines ont bien montré le fait que dans ces deux univers, on finit par ne plus rien entendre tellement on est concentré.

Alors que le roman se concentre beaucoup sur l’évolution du personnage principal (dont on ne sait pas le nom avant la fin), j’ai eu l’impression que, dans le film, on nous présentait davantage les dessous du monde de la restauration en général, l’ensemble des personnages qui travaillent avec le protagoniste, ceux qui sont à l’extérieur de ce monde étant peu présents dans le film. Cela a fait en sorte que je me suis davantage attachée à Bébert (que je n’imaginais pas du tout comme il a été présenté à l’écran d’ailleurs) et à son histoire qu’au protagoniste lui-même. Est-ce un point négatif? Pas du tout!

Ce qui m’a un peu plus déçue du film, ce sont plutôt d’autres détails cinématographiques. La narration ajoutée en arrière-plan, entre autres, m’a un peu dérangée. La voix du narrateur n’étant pas du tout celle du comédien, je trouvais que ça faisait trop plaqué. Aussi, des prises de vue un peu plus humoristiques (dont celle du réparateur; celles et ceux qui ont vu le film la reconnaitront probablement) sont venues trancher avec l’aspect plus dramatique de cette histoire. J’ai aussi été déçue par la performance d’Henri Picard (qui jouait le personnage principal) dans les scènes dramatiques. Dans l’ensemble, il jouait bien son rôle, mais quand son personnage crash, j’y ai malheureusement moins cru. Puis, la bande sonore m’a parfois semblé moins appropriée. Je suis la première à attendre d’un film québécois une bande sonore québécoise, mais dans le cas du Plongeur, avec l’importance de la musique, je m’attendais à ce que toutes les chansons choisies concordent avec le style mis de l’avant dans le roman. Certaines chansons s’en éloignaient et venaient donc briser cette harmonie.

Bref, je suis loin de catégoriser ce film de navet, mais il n’était malheureusement pas à la hauteur de mes attentes.


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