Les lunettes jaunes

Pascale Gingras, éditions Québec Amérique, collection Titan, 2019, 248 pages.
Depuis l’accident de sa sœur jumelle, Antoine vit à Québec, chez son père. Bien qu’il raconte à tout le monde que le choix de quitter sa ville natale est basé sur ses études au cégep, la vérité est toute autre. Le jeune homme cherche désespérément à retrouver le chauffard qui a causé l’accident.
Le roman commence de façon très intrigante avec l’arrivée d’un personnage et des fameuses lunettes jaunes. Dès le premier chapitre, on sait qu’Antoine ne partira pas qu’à la recherche du chauffard, mais aussi de la mystérieuse fille au parfum d’agrumes. Avec cette entrée en matière loufoque et la quête de vengeance qui anime le protagoniste, l’histoire semble prometteuse.
J’écris semble, car elle l’a été jusqu’à un certain point. Les deux quêtes du personnage principal m’ont bien accrochée à l’histoire, et ce jusqu’à la toute fin. Cependant, j’ai trouvé que tout allait trop vite dans le roman. Que ce soit l’entrée en matière dans l’accident de la sœur jumelle, la rencontre avec les autres personnages (dont un qui finit par presque disparaitre de l’histoire), les liens d’amour et d’amitié, j’ai eu l’impression d’être en vitesse accélérée. Un peu comme si la vie n’était faite que de coups de foudre. Tout le monde s’entend trop bien, trop vite.
À l’exception de ce détail, le roman m’a bien plu. Le sentiment de vengeance qui anime Antoine le garde alerte, mais les amitiés qu’il a réussi à tisser le ramènent vers un chemin où le pardon est de mise. De plus, sa relation avec son père se voit prendre une toute autre tangente plus le récit évolue. Bien entouré, le protagoniste lui-même en vient à découvrir qu’il est une personne à part entière, sans la présence constante de sa jumelle.
« Je ne sais pas si tu le sais, mais en vouloir à quelqu’un, ça alourdit ton corps » (Les lunettes jaunes, p.220).