La réforme du participe passé : du nivèlement par le bas?

En septembre 2018, je publiais un article sur mon blogue par rapport à la réforme du participe passé et du fait que j’aimerais tant que la langue écrite soit plus facile à maitriser! Je ne vous surprendrai probablement pas en affirmant que cette réforme du participe passé, qui a fait les manchettes il y a quelques mois, parait selon moi être une bonne idée. Cela dit, mon but avec cet article n’est pas de vous répéter mon avis, mais bien de faire état de celui des autres enseignants.es québécois.es. Un grand merci d’ailleurs aux 63 répondants.es, dont 70 % sont enseignants.es de français.

Les modifications proposées

Tout d’abord, il importe de savoir que les principales modifications proposées portent sur l’accord du participe passé des verbes pronominaux (PPP) (ils se sont menti, je me suis blessée) ainsi que le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir (PPA). On propose donc d’accorder le PPP comme un participe passé employé avec l’auxiliaire être, c’est-à-dire comme un adjectif, et de ne tout simplement plus accorder le PPA.

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« Cela pourrait occasionner d’autres difficultés comme la compréhension du complément direct et indirect. Aussi, cela ajouterait une autre exception qui n’a aucune logique en français. Les élèves doivent comprendre les règles de grammaire et non les mémoriser. »

Dans les deux cas, la raison principale qui amène les enseignants.es à pencher pour la modification est que les règles pour le PPP et le PPA sont difficiles à maitriser pour les élèves. Toutefois, pour la règle du PPA, près de 24 % des enseignants.es s’entendent pour affirmer que si on modifie cette règle, on fait du nivèlement par le bas. En ce qui a trait au PPP, sa maitrise est généralement moindre chez les enseignants.es qui affirment à 17 % avoir eux-mêmes de la difficulté avec celle-ci.

« La littérature ne changera pas. Tout ce qui a été écrit serait avec des fautes pour les élèves. Je pense qu’il faut garder ce que l’on a comme cela. Il y a tant d’outils maintenant pour se vérifier lorsqu’on écrit. »

Du nivèlement par le bas?

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Considérant la difficulté qu’apporte l’accord des différents participes passés, il est pertinent de se questionner sur la raison d’être de cette complexité. Il y a pour moi, dans ce questionnement, un très beau débat!

« Une langue doit évoluer pour demeurer vivante. La rigueur est essentielle, pas la rigidité. »

« Simplifier n’est pas le bon terme à employer quant à moi. Il s’agit de moderniser, de rendre l’orthographe conforme au français du 21e siècle. »

« La réforme de l’orthographe n’était pas non plus du nivèlement par le bas. Les changements ont été faits sur des bases sérieuses et ont réparé des erreurs du passé. Une langue vivante, c’est une langue qui accepte de changer pour s’améliorer. »

« Niveler vers le bas, mais être pertinent, voilà la question! »

 

 

 

 

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