Montjoie

Michel Ouellette, éditions Prise de parole, 2020, 154 pages.

Note : 4 sur 5.

Manon est persuadée avoir tué quelqu’un, mais elle n’en a aucun souvenir précis, aucune preuve. Seulement une impression désagréable. Elle quitte donc Las Vegas pour retrouver son passé ontarien.

Une lecture à l’ambiance plutôt sombre, à la trame mystérieuse. On vogue sur les questionnements de Manon, sur les bribes de son passé, sur ses retrouvailles. C’est intrigant et sans réponse. On ne clôt pas cette lecture avec l’impression d’avoir tout compris, mais bien avec celle qu’on ne comprendra jamais totalement la vie et ses mystères.

Chaque personnage rencontré dans ce récit, que ce soit Manon ou ses amis d’enfance, nous mène vers une quête identitaire, vers une ensemble de questionnements. Personne n’est jamais totalement satisfait, mais on s’éloigne de l’aspect matérialiste de cette quête de satisfaction pour rejoindre un aspect très personnel, voire social. On rencontre des personnages différents, qui se trouvent coincés dans un carcan conservateur où la langue, la couleur de peau et l’identité de genre doivent correspondre à la norme établie.

« Ici, on attendait son inévitable chute, dans la drogue, dans la violence, sa chute dans le stéréotype. Ici, on le voyait déjà en prison. Alors, pour ne pas répondre aux attentes, il restait tranquille, seul et tranquille, seul et muet. » (Montjoie, p.90-91)

J’ai beaucoup aimé l’écriture de l’auteur, sa plume imagée et ses mots judicieusement agencés qui créent une musicalité agréable. Ça rend l’histoire touchante même si on se retrouve toujours dans l’interrogation. D’autant plus que ça se lit rapidement, c’est une belle découverte pour ma part!

« Il respirait avec peine, des larmes dans les poumons, les yeux secs, son cœur un désert acide et amer. » (Montjoie, p.53)

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