Destination finale

Mathieu Fortin, éditions Héritage, 2021, 286 pages.
Émilien est à un niveau assez élevé dans le jeu Destination finale. Vu ses performances, on lui propose d’essayer une nouvelle technologie immersive dans laquelle son environnement devient le jeu.
« Sans tarder, Émilien enfile les gants qui épousent parfaitement la forme de ses doigts. Il sent, sur sa peau, de légères protubérances. Ce sont sûrement des électrodes qui permettent de bien modéliser le mouvement de ses doigts dans les lunettes. Il n’a jamais utilisé une telle technologie, mais il a déjà vu un reportage à ce sujet. C’est la nouvelle génération de lunettes de réalité augmentée, qui permet de surimposer un fil ou un jeu vidéo au monde réel. »
Destination finale, tome 1, p.72
Bien que j’aie moins accroché aux passages de gaming vu que ce n’est pas un de mes intérêts principaux, j’ai trouvé ce roman fort intéressant, d’une part pour l’intrigue elle-même et d’autre part pour la science-fiction.
En plus de nous permettre de suivre le personnage d’Émilien qui vit certaines problématiques de jeune gamer qui tisse plus de liens en virtuel qu’en réalité, l’intrigue nous laisse quelques pistes quant à des disparitions mystérieuses d’adolescent.e.s à travers le monde. Comme il s’agit d’un premier tome, l’histoire n’est pas finalisée, mais elle est lancée de manière suffisante pour nous intriguer, et ce du début à la toute fin du roman.
Ce que j’ai préféré dans ce roman de science-fiction est sans aucun doute l’image possible de l’évolution de la technologie. Même si celle-ci a fait partie de mon adolescence (j’étais plus de la génération IPod Shuffle que IPhone et IPad cependant) et qu’elle fait partie de ma vie aujourd’hui, je suis du type à frissonner lorsque je pense à tout ce que la technologie pourrait permettre et contrôler. Mathieu Fortin, par ses nouveaux termes et les avancées de ses technologies (tellement, mais tellement réalistes en plus!) m’a plongé dans un univers pas si loin du nôtre, mais ô combien inquiétant. J’ai apprécié le fait que même si le personnage d’Émilien était excité par toutes ces nouveautés, il en voyait aussi les inconvénients.
Dans l’ensemble, c’est une lecture que j’ai beaucoup appréciée et qui, je crois, rejoindra un grand public jeunesse, particulièrement celleux qui ont un intérêt pour la technologie ou le gaming. En plus, le graphisme du roman, par l’insertion des passages de gaming, des messages reçus par Émilien et des publications des YouTubeurs ou blogueurs, rend l’objet-livre d’autant plus intéressant.