Wilfrid et Goliath
Pierre Roy, éditions Hurtubise, Montréal, 2018, 200 pages.
À l’âge de 16 ans, Wilfrid se retrouve à la rue après que sa mère a déménagé avec son nouveau copain sans emmener son fils. Le garçon devra donc se débrouiller par lui-même dans ce monde qui n’est pas fait pour un garçon de son âge.
Avant même de lire le roman, je trouvais le sujet intéressant et différent. Rares sont les histoires où on nous présente un adolescent dans la rue, sans qu’il ne fasse partie d’une gang ou qu’il fasse de la prostitution. Wilfrid ne prend aucune drogue, il est brillant et a un grand cœur. Il incarne le contraire du stéréotype. Toutefois, au fil du roman, on constate que les passants qui le croisent ne voient en lui que l’image négative du sans-abri. Nous, en tant que lecteurs, on réalise, grâce à Wilfrid, que ceux qui se retrouvent à la rue n’ont pas tous le même bagage.
« Le pire, m’a-t-elle précisé, ce n’est pas de coucher dehors. Le pire, c’est d’être seule, de ne plus avoir quelqu’un vers qui se tourner, quelqu’un à qui téléphoner, à aller voir. As-tu remarqué que jamais personne ne nous touche? Pourtant, le malheur n’est pas contagieux, enfin, je l’espère. J’espère aussi qu’un jour ma vie va arrêter de se casser la gueule. » (Wilfrid et Goliath, p.48)
Je qualifierais presque ce roman d’histoire à l’eau de rose. Wilfrid passe par de nombreuses épreuves, mais comme dans un conte de fées, tout est bien qui finit bien. Cela m’a paru un peu tiré par les cheveux, mais qui n’aime pas croire que tout peut finir par s’arranger? Dans sa malchance, notre protagoniste a été tout de même chanceux, puisqu’il a croisé la route de personnes généreuses et prêtes à l’aimer. Ce côté du roman prouve que l’amour est la plus grande richesse. Ça vaut la peine de se le faire rappeler une fois de temps en temps.
Vous pouvez commander ce roman et encourager les librairies indépendantes du Québec en cliquant ici.
La Bibliomaniaque 