Intime idée

Nicolas Dagorn, éditions Hugo roman, collection New Way, Paris, 2018, 331 pages.

Dans le quartier de Roxane, tout le monde s’entend bien, tout est tranquille. Cela change drastiquement lorsque, juste en face de chez elle, est construit un foyer pour jeunes délinquants. Dans le but de permettre aux jeunes de connaitre le quartier, le frère de Roxane organise un tournoi de soccer qui aura des impacts plus négatifs que prévu.

J’étais un peu perdue au début de roman. Le prologue commence dans le présent, alors que Roxane et ses parents doivent vivre avec un deuil terrible. Cela a tout de suite attisé ma curiosité, puisqu’on ne savait pas qu’elles avaient été les circonstances. Je dirais donc que le premier quart du roman m’a paru interminable. Le récit n’avançait pas assez vite à mon gout. On est revenu dans le passé, au moment où tout a commencé, soit lors de l’ouverture du foyer. On commence à connaitre les deux narrateurs (Roxane et Hugo, jeune du foyer) un chapitre à la fois et on s’attache aux deux, même s’ils ont un quotidien complètement différent.

J’ai particulièrement aimé le personnage d’Hugo qui vient à l’encontre du stéréotype du jeune délinquant. Il nous dépeint le foyer de manière honnête et très imagée. On comprend toutefois que chacun des jeunes est différent et que leur vie familiale a souvent un grand impact sur ce qu’ils sont devenus.

« Sauf que dans la vraie vie, quand tu es en foyer, la vision humaniste et toutes les belles valeurs qui vont avec, tu t’en fous pas mal. En tout cas, c’était ainsi que je percevais les choses. On me demandait de voir la vie d’une autre façon, de ne plus penser seulement à moi, mais quand tu n’as plus rien qui te rattache au monde et que ta principale préoccupation est de bouffer pour ne pas te faire bouffer, la camaraderie et le partage, tu t’en balances vraiment. » (Intime idée, p.49)

À partir du moment où tout commence à débouler, l’histoire avance à une vitesse folle, mais on reste quand même dans l’inconnu quant au dénouement. J’avais quelques petits doutes qui se sont avérés fondés, mais l’intrigue est bien ficelée.

C’est au moment où tout a commencé à dégringoler que j’ai saisi l’importance d’avoir commencé lentement. Cela nous a permis de comprendre toutes les émotions par lesquelles sont passées les victimes. C’est lourd, c’est long, on a parfois l’impression qu’on ne s’en sortira jamais. Il y a parfois des moments de répit, mais la tempête n’est jamais bien loin.

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