Guide d’éducation sexuelle pour le nouveau millénaire

Olivier Sylvestre, éditions Hamac, 2020, 145 pages.
Oli angoisse face à l’approche de l’an 2000. Avant ce bogue millénaire, cette fin du monde annoncée, il n’a qu’une mission en tête : faire l’amour avec So, sa blonde.
« BEN. — De quoi t’as peur, mon chum?
OLI. — De pas être à la hauteur quand on va faire l’amour, So pis moi, de te décevoir, toi, mon nouveau meilleur chum, de pas être assez intéressant ni assez grand ni assez homme, peur du temps qui avance, peur de la fin du monde, surtout, peur de moi-même. » (Guide d’éducation sexuelle pour le nouveau millénaire, p.42)
C’est sur un fond d’angoisse, de débuts technologiques et de Nintendo que prend place cette pièce de théâtre humoristique. Les trois protagonistes, Oli, So et Ben, sont en plein dans les balbutiements de leur sexualité. Alors qu’Oli et So sont novices, le beau Ben clame haut et fort qu’il ne manque pas d’expérience. Sa grande confiance en lui de même que son charisme s’ajoutent à la menace de fin du monde qui plane sur Oli et son désir de vivre l’Expérience avec un grand E.
La pièce d’Olivier Sylvestre est fort intéressante, oui pour l’univers dans lequel elle prend place, mais surtout pour la variété des sujets abordés. La grande thématique reste la sexualité, mais elle est vue sous toutes ses coutures, passant de la masturbation à la bicuriosité. Les personnages essaient, mais surtout s’expriment! Lorsqu’on parle de sexualité avec les jeunes, il est important de leur mentionner la nécessité de communiquer, ce qui est fait dans cette pièce.
Mon seul bémol par rapport au texte est que j’ai eu de la difficulté à comprendre, au début, comment fonctionnait la narration. On comprend, au fil de notre lecture, que les personnages, en plus de parler en leur nom, jouent le rôle de narrateur. Ils racontent donc ce qui se passe, en même temps de prendre la parole en tant qu’Oli, So et Ben.
En classe, cette pièce de théâtre pourrait susciter un grand intérêt. Elle aborde la sexualité sans tabous, mais aussi sans vulgarité. Certains passages sont très imagés et permettent de traiter d’un sujet encore trop tabou, sans toutefois dire les choses trop crument.