Le projet Pox

Hervé Gagnon, éditions Québec Amérique, collection Titan, 2020, 298 pages.

Alors qu’ils ont été abandonnés dans un orphelinat par leurs parents il y a quelques années, Julien et sa sœur Victorine sont témoins d’une série de disparitions. Un à un, les garçons de l’orphelinat se volatilisent du jour au lendemain, supposément pour aller travailler. Or, Julien se rend bien vite compte que la directrice ne fait que mentir. Il se lance donc à la recherche de ses amis avec sa sœur et ses autres compagnons.

L’histoire se déroule à Montréal, en 1885, en plein pendant l’épidémie de variole. L’auteur a parfaitement su nous situer dans cette époque, autant par la description des lieux que par les expressions et les personnages. On se retrouve entre autres avec Eugène et Maurice, en plus de croiser des prêtres et des bonnes sœurs.

« L’air hagard, les ouvriers vaquaient à leurs tâches répétitives. Certains encollaient les semelles. D’autres les plaçaient dans des machines qui les clouaient et les cousaient sur les souliers. D’autres encore appliquaient du noir ou du brun sur les chaussures ou les faisaient luire avec des brosses mécaniques. Les hommes et les femmes s’affairaient sans distinction de sexe, alors que des enfants balayaient les planchers, ramassaient les déchets et emportaient les boîtes de chaussures. » (Le projet Pox, p.62)

J’ai accroché à cette histoire très rapidement! La série de disparitions commence assez tôt dans le récit, ce qui fait en sorte que dès le début, j’ai commencé à me questionner, à émettre des hypothèses. Comme les jeunes se lancent dans la recherche de leurs amis, mais aussi dans une quête pour découvrir la vérité, on se retrouve plongé dans un récit policier… sans police!

En plus de l’intrigue policière, le roman aborde en surface la rivalité entre les Canadiens-Français et les Canadiens-Anglais, permettant ainsi de revisiter un pan de l’histoire du Québec.

Bref, un excellent roman, à la fois intrigant et historique!