Lumière

Gabrielle Delamer, éditions Leméac jeunesse, 2021, 90 pages.

Le grand-père de Blair vient de mourir. Toute la lumière dans la vie du jeune adolescent est partie en même temps que lui. Pour rendre hommage à son grand-père et retrouver la lumière dans sa vie, Blair se lance dans une projet-cendres.

Gabrielle Delamer nous fait ici connaitre un personnage différent, excentrique et réservé à la fois. Ce que je salue, c’est la normalité du tout. Alors que dans certains romans, la différence est vue comme un poids, comme une source de problèmes, ici, Blair se fond dans la masse, vit des problématiques autres, soit la perte de son grand-père et, par le fait-même, l’absence d’hommes dans sa vie.

Il s’agit d’un roman tout en parallèles. D’une part, le protagoniste s’enfouie dans la noirceur depuis le décès de son grand-père qu’il surnommait Lumière. D’autre part, alors que Blair adule les hommes, qu’il leur voue un culte important, sa mère les déteste. On constate comment les expériences de chacun a une influence sur sa relation avec les hommes. Puis, Blair et sa mère (avec laquelle il vit seul) sont à l’opposé l’un de l’autre, créant alors un froid glacial dans leur relation.

« Ma mère et moi, on est très différents. Comme je ne connais pas mon père, on dirait que je suis souvent senti pas rapport, voire adopté. Je ne comprends pas comment on peut naître du ventre d’une femme qui n’a rien en commun avec soi. » (Lumière, p.55)

Dans l’ensemble, le roman est assez particulier (encore? j’ai l’impression de ne lire que ça!). Je ne crois pas qu’il soit accessible à tout le monde, que c’est une lecture qui plaira à une majorité. Cela dit, j’ai personnellement bien apprécié. Ça m’a parfois rappelé l’esthétisme de la nouvelle, l’entrée partielle dans un instant de vie. Ce roman, à l’image du premier de la même autrice, Clara en désordre, est comme un casse-tête entamé duquel il manque des pièces.