Dans ce monde ou dans l’autre

Catherine Locandro, éditions Albin Michel, 2021, 300 pages.

Abigaëlle, 15 ans, se réveille dans un lit d’hôpital. Des policiers et un psychologue l’entourent et attendent qu’elle partage ce qu’elle a vécu à la Nouvelle Arche, dans la secte de Néo. À travers son cheminement, une question la taraude : qu’est-il advenu de son amie Appeline, qui l’a aidée à s’ouvrir les yeux sur tout ça?

Un livre pour ados qui prend place dans une secte (ou plutôt, dans l’après de celle-ci) : tout de suite, ma curiosité a été piquée. C’est un univers qu’on exploite peu, qu’on connait peu, particulièrement en littérature jeunesse. Malheureusement, je suis un peu restée sur ma faim.

J’ai apprécié qu’on balance entre le passé d’Abigaëlle à la Nouvelle Arche et son présent à l’hôpital. Cela rendait la narration plus vivante. Cela dit, celle-ci m’a semblé prendre plusieurs longueurs lorsqu’on plonge dans le cahier de la protagoniste, qui écrit à sa meilleure amie. On coupe le rythme, on plonge dans plusieurs pensées parfois ennuyantes, qui viennent briser le naturel de la narration. À partir du moment où on sort du cahier d’Abigaëlle, tout s’enchaine un peu plus rapidement et les fils se dénouent.

Bien que j’aie quelque peu vu venir le dénouement de la protagoniste, j’ai apprécié la réflexion derrière, l’explication très simple qui est donnée. La fin aussi est fort intéressante. Le saut dans le temps nous permet d’imaginer toutes les conséquences à long terme qui découlent d’une telle expérience.

Bref, ce n’est pas un livre particulièrement enlevant, mais il reste intéressant de découvrir l’univers sectaire.

« C’est tellement facile de duper les gens lorsqu’ils ont peur. »

Dans ce monde ou dans l’autre, p.293