Parfois mon cœur reste accroché au trapèze

Geneviève Dufour, éditions Bayard Canada, 2022, 107 pages.

L’école de cirque où étudient Salem, Manu, Julian et Victoire prévoit être démolie pour faire place à des condos hors de prix. Iels organisent donc une manifestation pour empêcher le projet de prendre forme.

Comme j’ai aimé ce roman! La trame narrative ne servant un peu que de prétexte, on plonge ici dans une histoire d’amitié, d’amour et de découverte de soi. Lié.es par une même passion, nos personnages aussi différent.es les un.es que les autres apprennent à défendre leur opinion, à défendre qui iels sont.

« Je ne comprends pas tellement la manie des adultes de toujours classer les humains en « monsieur » ou « madame ». Honnêtement, ça ne sert à rien. Je suis une fille, OK, mais pour vrai, je suis juste Salem. »

Parfois mon cœur reste accroché au trapèze, p.20

Ce qui rend ce roman unique, c’est la diversité. C’est la première fois que je rencontre un personnage non binaire dans un roman québécois pour la jeunesse et, qu’en plus, on y utilise une langue inclusive du début à la toute fin. C’est déstabilisant pour celleux qui n’y sont pas habitué.es, mais quelle bonne idée d’y exposer nos ados!

L’alternance entre la narration et la poésie vient aussi ajouter à cette diversité, en plus de créer des images à la hauteur de la beauté de la première de couverture. J’ai adoré la plume de l’autrice!

« ce matin j’ai pêché des émeutes

au fond de ma gorge »

Parfois mon cœur reste accroché au trapèze, p.16

Il va sans dire, j’ai tout aimé de ce court roman. Ce fut une lecture à laquelle je ne m’attendais pas, une lecture différente qu’il fait du bien d’avoir dans nos bibliothèques de classe!