La jungle

Ludovic Joce, éditions Alice, collection Deuzio, 2021, 60 pages.

Les déménagements font partie du quotidien de Lucas, jeune adolescent. Cette habitude de laquelle il est un peu tanné prend une nouvelle tournure lorsque sa famille s’installe à Calais, près de la « jungle », surnom donné au camp des migrants.

Les 60 pages de ce très court roman vont droit au but : reconstruire l’image des migrants, montrer l’immondicité de ce qu’iels vivent dans ce camp où iels sont entassé.es. La mère de Lucas lui ordonne de se tenir loin de cet endroit réputé pour être violent, pourtant, le jeune adolescent réalise bien vite que cette réputation est une rumeur qui tient l’aide bien loin de ces gens dans le besoin.

Ce qui est d’autant plus intéressant dans ce roman est l’évolution psychologique du personnage de Lucas. Grâce à sa rencontre avec quelques migrants, son regard sur ceux-ci, mais aussi son regard sur la vie (particulièrement le matérialisme), changent rapidement.

Le récit étant aussi concentré sur les descriptions de la jungle, on réalise rapidement les difficultés vécues par les personnes migrantes. On entre dans un monde qui nous est inconnu, mais qui vient chercher notre empathie.

« C’était vraiment étrange. Je me sentais bizarre, un peu comme quand maman me réveille le matin et que je suis entre le rêve et la réalité. Sauf que là je ne rêvais pas. Des gens vivaient vraiment ici, dans la gadoue, sous des tentes déchirées, rafistolées, sans eau courante, sans WC, sans chauffage, à la merci du vent, de la pluie et du froid. »

La jungle, p.29.

En classe

Vu la longueur du roman, c’est une très belle lecture qui pourrait se faire à voix haute avec des élèves du premier cycle du secondaire (ou même du troisième cycle du primaire). Elle permet d’aborder la réalité des migrant.es et de voir ce qu’on peut faire pour améliorer leur situation. Déjà, s’informer est un point de départ important! On peut aussi étudier l’évolution psychologique du narrateur en comparant sa vision au début et sa vision à la fin.