La théorie ratée de l’évolution

Carine Paquin et Chloé Varin, éditions Les Malins, 2022, 300 pages.

Pour Coraline et Carma, c’est le début d’une nouvelle année scolaire, mais surtout le début d’une nouvelle étape : le secondaire! Les deux jeunes adolescentes intègrent un collège bien particulier qui accueille des élèves qui peinent à s’intégrer à l’école ordinaire. Ce n’est pas tout! Le Collège Charles-Darwin accueille les élèves…et leur animal de compagnie! Et ça, ça peut créer des frictions, surtout quand chien et chat deviennent colocataires!

Je crois que ce que j’ai préféré dans ce roman est la particularité du collège qui accueille les deux protagonistes. La vision de cette école ainsi que le respect de celle-ci, mais surtout des élèves qui la fréquentent, font du Collège Charles-Darwin une belle image du monde scolaire adapté à sa clientèle. J’ai beaucoup aimé la manière dont chacun.e des intervenant.es interagissaient avec les élèves : à la fois une poigne de fer et une reconnaissance des forces de chacun.e. Cela fait en sorte que les personnages évoluent (tranquillement, considérant que le premier tome ne se passe que d’aout à décembre) tout en étant valorisé.es pour ce qu’iels sont.

« Comme mon T.E.S. dit si bien : « Au CCD, il n’y a pas que les élèves qui évoluent, le collège aussi! » D’ailleurs, ça me fait rire de penser à ça, parce que dans cette optique, la théorie de l’évolution de Darwin, qui dit qu’on évolue pour s’adapter à notre environnement et non le contraire, est complètement ratée! Assez ironique que l’école porte le nom de ce gars-là! »

La théorie ratée de l’évolution – tome 1, p.279

En ce qui concerne les deux protagonistes, Coralie et Carma, j’ai eu bien du mal à m’attacher à la première, qui faisait preuve de beaucoup de méchanceté envers sa colocataire. Heureusement, on laisse présager une petite évolution dans leur relation, mais on comprend rapidement que Coralie agit avec ses tripes sans nécessairement réfléchir à ce que les autres peuvent ressentir. C’est sûr que son trouble de comportement peut expliquer ses actes, mais il ne peut les excuser. Cela dit, comme je le mentionnais précédemment, les interventions faites auprès des jeunes font une grande différence. Carma, victime de tout ça, m’a un peu plus rejointe (peut-être aussi est-ce à cause de son côté plus introverti). J’aurais toutefois eu envie de la brasser à quelques reprises pour qu’elle prenne un peu plus de place, mais encore une fois, on voit que la patience des intervenant.es fait toute la différence.

Je dois tout de même admettre que le roman n’a pas été complètement à la hauteur de mes attentes. L’univers est intéressant, certes, les personnages rejoindront aussi certainement une belle diversité de nos jeunes, mais l’histoire m’a semblé rester en surface. Peut-être est-ce parce qu’il ne s’agit que du premier tome? Je crois sincèrement que la série peut plaire à plusieurs adolescent.es, mais ce n’est pas, pour moi, un livre qui a fait WOW (et vous savez combien j’aime la littérature pour ados!).