Découvrir les voix autochtones

Ce vendredi 30 septembre est la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Destinée à rendre hommage aux victimes et aux survivant.e.s des pensionnats, c’est l’occasion de montrer notre soutien et d’appuyer les communautés autochtones qui doivent vivre avec plusieurs séquelles. Comme l’a si bien mentionné Liza (@creatheure_educative), il est important d’être au courant de cette part de l’histoire, mais il faut aussi agir! L’un des moyens qu’elle suggère (c’est une vraie mine de ressources, allez consulter sa page!), c’est de découvrir et d’encourager les artistes autochtones. Je vous propose donc, dans cet article, quelques titres à découvrir pour diversifier votre bibliothèque.

Littérature pour adultes

Michel Jean, auteur innu, a déjà su faire sa place dans notre paysage littéraire. Avec son roman Kukum, lu dans plusieurs écoles, il partage les beautés de l’amour, de la culture innue. Les œuvres de Michel Jean (Kukum, Atuk, Wapke, Tiohtiáke) parviennent à décrire de manière simple et douce un monde où l’homme et la nature ne font qu’un. Dans un autre registre, quelques années avant Kukum, il publie aussi Le vent en parle encore, une fiction qui nous ouvre les yeux sur les horreurs des pensionnats.

Dans un autre style, se rapprochant davantage du récit policier, Katherena Vermette partage, dans Ligne brisée, les violences du racisme ainsi que la présence de racisme systémique dans les instances policières. C’est intrigant et douloureux.

Dans l’humour et la légèreté cette fois, on ne peut passer à côté de Dawn Dumont, qui publie des romans plus ancrés dans le quotidien, dans l’actualité. Elle aborde des thématiques telles que l’estime de soi et la reconstruction.

Du côté poésie, j’ai bien apprécié le recueil de Samian, La plume d’aigle, qui regroupe les paroles de ses slams. Il nous offre une poésie engagée dans laquelle sa langue et sa culture sont défendues. Je vous suggère également Au couchant de la terre promise de Jean Sioui, qui nous éblouit par l’agencement de ses mots, décrivant les injustices, le rapport à l’Autre, au territoire et à la nature.

Je ne pourrais conclure cette partie sans nommer le roman qui m’a le plus bouleversée, Cheval indien de Richard Wagamese. Une histoire où le hockey est à la fois un monde salvateur et un monde d’horreur dans lequel le racisme vient encore une fois tout gâcher.

Littérature jeunesse

D’emblée, c’est l’album Si je disparais de Brianna Jonnie que je suggère. D’une part, parce qu’il s’agit d’un album et que j’aime montrer que ces œuvres ne s’adressent pas qu’aux enfants, mais d’autre part parce qu’il lève le voile sur une réalité atroce, soit les disparitions des femmes autochtones. Un incontournable qui ne laisse vraiment pas indifférent.e! Du côté illustré aussi, j’adore Je ne suis pas un numéro de Jenny Kay Dupuis et Kathy Kacer, un autre titre qui chavire le cœur et qui nous permet d’en apprendre plus sur les pensionnats. Je suggère également Les mots volés de Melanie Florence pour voir, encore une fois, toutes les conséquences liées à l’assimilation.

Hors Canada, je suggère fortement Une dose de rage. Ce roman jeune adulte par Angeline Boulley est enlevant et permet aux jeunes lecteurices de constater toute l’importance que prennent la nature et les ainé.e.s dans les cultures autochtones. Je vous propose d’ailleurs, dans cet article, de lire l’avis partagé entre mon élève et moi.

Finalement, dans ma liste de souhaits se trouvent la série Nish d’Isabelle Picard ainsi que Pilleurs de rêves de Cherie Dimaline. Deux romans pour ados qui semblent proposer de l’action! Des achats que je ferai certainement pour ma bibliothèque de classe!