Analyser de la poésie dès la 1re secondaire

Depuis que j’apprends à découvrir la poésie, je l’aime de plus en plus. Je sais bien qu’il s’agit d’un genre qu’on croit moins accessible, plus complexe et moins important, mais pourtant, la poésie a beaucoup à offrir! Que ce soit pour travailler le sens figuré, la création d’images par les mots ou le rythme, une fois qu’on a vu le langage poétique, on peut facilement appliquer ces apprentissages à nos autres lectures. C’est une belle porte pour accéder, par la suite, à la plume de certain.es auteurices qui jouent avec la langue.
Même si le programme de français est hyper chargé, je crois que ça vaut la peine d’aborder la poésie chaque année. Cette année, j’ai allié la poésie à l’oral en demandant à mes élèves de présenter un livre poétique.
En équipes de 2 à 4, les élèves devaient lire un livre poétique parmi ceux que je leur proposais (j’ai apporté mes propres copies en classe, que je leur prêtais, mais il serait aussi possible de les emprunter à la bibliothèque!). À la suite de cette lecture, iels ont eu certains éléments à repérer pour mettre dans leur présentation.
Les livres proposés
Comme la poésie québécoise regorge de pépites pour la jeunesse, je me suis concentrée sur des titres qui rejoindraient davantage les élèves. J’en profite d’ailleurs pour partager avec vous certains éléments qui sont ressortis de leur appréciation.

Souffler dans la cassette, Jonathan Bécotte
Les élèves ont en général bien apprécié celui-ci, notamment parce qu’iels se reconnaissaient dans les activités réalisées par les deux personnages.
Les garçons courent plus vite, Simon Boulerice
Alors que j’adore personnellement ce titre que je trouve fort original, il a un peu moins captivé les élèves qui trouvaient qu’il s’éternisait (pourtant, le livre est très court!). Iels ont cependant souligné que lire certains passages uniquement serait intéressant.


Dans mon garde-robe, Aimée Verret
ll a été un peu plus complexe pour les élèves de trouver la thématique principale de ce livre, mais iels ont été en mesure de relever des passages très significatifs qu’iels verraient bien être lus à la fin de la 6e année ou au début de la 1re secondaire parce que ça les rejoignait.
Veiller sur les brigadiers scolaires, Simon Boulerice
Ce livre est, je crois, celui qui a le moins été apprécié des élèves. Ce qui les a agacés est surtout le mélange de vocabulaire. Iels ont souligné que parfois, on se retrouvait face à de très belles figures de style, avec des mots recherchés, alors que quelques vers plus loin, les mots étaient plus du registre familier. J’ai trouvé leur avis fort intéressant (même si je trouve ce livre de toute beauté!).


Ma vie version éparpillée, Mélanie Perreault
Celui-ci n’a pas particulièrement retenu l’attention, que ce soit négativement ou positivement. Les élèves l’ont trouvé facile à comprendre (ce qui est un plus!) et très accessible. C’est cependant aussi un sujet qui a été plus difficile pour certain.es qui vivaient une situation similaire. La beauté de la littérature!
Comme un ouragan, Jonathan Bécotte
Celui-ci a reçu des avis mitigés. Je trouve personnellement qu’il s’agit d’un excellent livre de la collection Unik, mais je ne sais pas à quel point les élèves ont su en apprécier toute la beauté. Certain.es n’ont pas tout à fait mis le doigt sur la thématique principale (il faut dire aussi qu’iels ont admis ne pas avoir lu l’œuvre au complet…). Cela dit, d’autres élèves y ont vu l’évolution psychologique du personnage, ont su y relever les émotions négatives qui le submergent.


Combattre la nuit une étoile à la fois, Samuel Larochelle
Encore une fois, dans ce livre, les élèves ont su relever les émotions du personnage qu’iels ont trouvées faciles à comprendre par les nombreuses images créées. Un titre qui se lit bien!
La balance du vide, Julien Leclerc
Ce livre aussi semble avoir reçu plus d’attention. Les élèves ont apprécié sa simplicité et son accessibilité. Je crois aussi que le sujet sait rejoindre plusieurs élèves.


Le cycle du silence, Stéphanie Boyer
Même si les élèves ont rechigné un peu en comprenant la thématique principale du livre, trouvant cela un peu étrange que la poésie parle de menstruations, les élèves qui ont présenté l’oeuvre dans mes trois classes avaient une opinion très favorable et soulevaient l’importance d’en parler, et même de le faire lire aux garçons pour qu’ils comprennent mieux ce que vivent les filles.
Enterrer la lune, Andrée Poulin
Ce livre a été le plus complexe aux yeux de mes élèves. Trouver le sujet (les élèves croient encore que la poésie ne parle que d’amour ou de tristesse), mais aussi comprendre les subtilités derrière les figures de style leur ont été complexe. Iels ont aussi eu plus de mal avec l’univers qui ne leur est pas du tout familier. À la suite de cette expérience, je conclus que c’est davantage une œuvre que je travaillerais avec les élèves au lieu de la laisser directement entre leurs mains pour qu’iels en fassent l’analyse.

Le contenu du travail
Une fois leur livre lu, les élèves devaient déterminer quelle en était la thématique principale et présenter des strophes qui leur ont permis de l’identifier. Ensuite, comme nous avions vu la comparaison, la métaphore et la répétition, chaque équipe devait aussi présenter trois figures de style et les expliquer. Chaque cours, avant que les élèves se mettent au travail, nous analysions des extraits de livres (qui n’étaient pas parmi leurs choix). Puis, iels concluaient leur analyse avec une partie appréciative dans laquelle étaient présentés leurs trois passages préférés (avec explication) ainsi que leur recommandation pour des élèves de 1re secondaire qui découvrent la poésie.
J’ai été agréablement surprise par leur présentation, mais aussi par la qualité de leurs questionnements et de leur analyse. C’est assurément un travail que je referais en 1re secondaire!
Tout à fait d’accord : j’ai un souvenir magique de l’extrait d’un poème de Jacques Prévert « Mais voilà l’oiseau-lyre qui passe dans le ciel. L’enfant le voit l’enfant l’entend l’enfant l’appelle »
…en ce2, et je regarde l’arbre à la fenêtre, en imaginant l’oiseau, après avoir lu le texte au tableau.
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Wow! Un riche souvenir!
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